Tout au long de notre projet « DAMJ », qui fait partie du programme « Initiatives menées par les jeunes », dans le cadre d’All-Around Culture, nous avons approfondi notre compréhension de l’importance du facteur humain et de la précarité des pratiques artisanales. Ces dernières sont mises en péril en raison de leur manque d’attrait auprès des jeunes et de l’absence d’écoles capables de perpétuer ce savoir traditionnellement transmis oralement de maître à élève. La méthode d’apprentissage traditionnelle est considérée comme obsolète et dépourvue de pédagogie moderne.

Tout au long de nos deux années de recherche et de travail sur le terrain, nous avons pris conscience de l’importance de ces pratiques traditionnelles et, surtout, du fait qu’elles soient sur le point de disparaître. Notre projet « DAMJ » s’aligne parfaitement sur la récente convention signée entre le Maroc et l’Unesco fin novembre 2022. Elle vise à favoriser le transfert des connaissances dans l’industrie artisanale en accordant aux maîtres-artisans le titre de « Trésors humains vivants » et en les encourageant à partager leurs connaissances et leurs compétences avec la jeune génération. Notre projet a donc une plus grande incidence qui résonne à travers des accords institutionnels, mettant en évidence les mêmes problèmes que nous avons identifiés au cours de notre projet.

Un autre problème auquel nous avons dû faire face au cours de notre projet est le taux de suicide dans la ville de Chefchaouen – le plus élevé au Maroc – bien qu’elle soit une destination touristique populaire. Ce paradoxe pourrait s’expliquer par des facteurs environnementaux et économiques qui poussent à s’interroger sur la dynamique entre le centre et la périphérie et sur la manière dont le Maroc (et de nombreux autres États) investit beaucoup plus dans les centres économiques tout en négligeant les périphéries. Nous avons organisé une résidence d’art et d’artisanat et une programmation grand public autour de l’exposition Artère des espaces pour sensibiliser à ce fléau et informer le public.

« (c) Youssef El Idriss, ON SPACES & SPECIES 4’7, est une approche pluridisciplinaire qui entend questionner les relations centre-périphérie et psyché-espace. Les médiums utilisés sont la #poésie, les #visuels_génératifs et l’#enregistrement_sur_le_terrain des environnements et des entretiens. Ces derniers ont été utilisés comme un récit participatif où le poème et leurs idées peuvent se rencontrer et former une trajectoire unifiée.